Être victime d’un burn-out au travail

Par Florian BenoistLe 15 avril 2015

Le surmenage permanent encouragé par un environnement stressant, instable et irritant peut dans certains cas conduire à ce qui est appelé, le burn-out au travail autrement appelé, épuisement professionnel. Les salariés y sont de plus en plus exposés et notamment les « cadres » ou ceux qui sont liés à un résultat omnipotent comme les commerciaux, les acheteurs, les ingénieurs… Ils doivent en permanence justifier leurs travaux et ils sont managés à la performance par l’intermédiaire d’objectifs sans cesse renouvelés.

Cette spirale infernale impacte également les conditions de vie du salarié qui est rémunéré notamment avec une base variable forte afin qu’il s’implique davantage et intensément. Certains salariés éprouvent de réelles difficultés à décrocher et notamment le soir et les week-ends.

Comment reconnaître les symptômes du burn-out au travail ?

Il faut déjà préciser que le salarié exposé au risque professionnel du burn-out au travail va ressentir une fatigue chronique conduisant à un épuisement mental, qui ne disparaît même pas après une période de repos qu’elle soit prolongée (vacances, pratique d’un sport) ou momentanée (pauses règlementaires au travail). Souvent minimisée, le salarié tente souvent de justifier cette fatigue par le manque de sommeil ou par le fait d’avoir des difficultés à récupérer après une soirée. Par la suite, si le salarié accuse aussi des instants sensibles dans sa vie de couple par exemple, la fatigue sera jugée comme en étant la résultante directe.

Il arrive que le salarié n’arrive pas à accepter que cette fatigue est réelle et qu’elle ne peut être systématiquement expliquée ou raisonnée. La peur d’être malade ou différent peut en partie expliquer ce refoulement symptomatique.

Le salarié va également prendre ses distances avec son activité professionnelle voire même pour ce qu’il s’agit d’activités sportives ou récréatives. S’installe en réalité une forme de lassitude inexpliquée amenant le salarié, l’individu à se désengager du moindre effort qu’il doit produire. Cela s’explique en partie par la baisse de la performance cognitive. Il est observé à ce stade, des pertes de concentration, un manque d’estime de soi (doutes permanents), incapacité à trancher ou à prendre des décisions. Notons également, que vont parallèlement se développer des troubles psychiques comme une irritabilité visible, et des troubles physiques comme le manque d’appétit ou l’apparition de céphalées migraineuses à répétition.

Comment éviter le burn-out au travail ou épuisement professionnel ?

Il faut s’écouter et accepter de ne pas être ni indispensable ni essentiel à tous les maux de votre environnement tant professionnel que personnel. Il faut notamment savoir « dire non » et déléguer les tâches qui n’exigent pas votre expertise ou votre implication. Lorsque vous « accusez » le coup, c’est déjà en soi une alerte suffisante pour commencer à vous éloigner des zones de stress ou pour espacer votre exposition aux personnes anxiogènes. Il faut prioriser rapidement vos obligations et laisser ce qui est souvent chronophage de côté, le temps de vous remettre. Il est nécessaire également de ne pas cacher votre état à vos proches et collègues afin qu’ils comprennent votre changement d’attitude et qu’ils vous épaulent du mieux possible.

Si cela n’est pas suffisant, votre médecin traitant peut vous prescrire un arrêt de travail afin de reposer votre organisme et lui permettre de récupérer. Il faut éviter de laisser s’installer l’épuisement professionnel car plus il est durable moins vous pourrez vous en sortir « seul ».

Consulter un thérapeute ou se faire aider d’un « coach » peut s’avérer très utile afin de vous guérir d’un burn-out au travail.

Peut-on licencier un salarié en arrêt prolongé pour « burn-out » ?

Non. Il faut avant tout chose rappeler que l’employeur est soumis à une obligation de sécurité de résultat à l’égard de ses salariés. Globalement, il doit prendre les mesures de prévention nécessaires pour assurer leur sécurité, protéger leur santé et doit en assurer l’effectivité. Les juges sont particulièrement exigeants quant au respect de cette obligation. C’est sur cette base par exemple que la Cour de Cassation a statué à maintes reprises au sujet notamment de l’épuisement professionnel.  Elle généralise sa jurisprudence en « englobant » tout manquement de l’employeur à son obligation de sécurité de résultat (divers risques psychosociaux, non-respect des règles de sécurité, etc.). La Cour de cassation fonde ses décisions en s’appuyant sur des faits « objectifs » de surcharge de travail et de dégradation de l’état de santé du salarié même si le stress et l’épuisement professionnel (« burn-out au travail ») ne sont pas encore officiellement consacrés comme risques professionnels à part entière (Cass. soc. 13 mars 2013, n° 11-22082).

Auteur de l'article: Florian Benoist

Juriste en droit social depuis 5 ans, Florian est un jeune dynamique et talentueux qui a œuvré dans différents cabinets d’avocats avant de prendre son envol en tant qu’autoentrepreneur. Il est désormais consultant et formateur à son compte et travaille notamment pour des TPE, associations, syndicats et des comités d’entreprise.