La génération Z face à l’emploi

Par Florian BenoistLe 28 avril 2019

Connaissez-vous la génération Z (centennials) ? Il s’agit de désigner les personnes nées après 1995. Cette génération entre progressivement dans l’emploi. Mais comment cela se passe-t-il pour elle ? Cette génération dispose-t-elle des mêmes atouts que la génération Y (millennials) ? La génération des quadragénaires et des quinquagénaires (génération X) parait bien loin désormais. Les nouvelles technologies, le monde connecté viennent tout modifier. La génération Y découvrait le minitel, la génération Z est ultra connectée.

Mais face à l’emploi, cette nouvelle génération semble plus exigeante et moins stable.

La génération Z ou la génération slasher

La nouvelle génération arrive sur le marché du travail. Avec elle, il va falloir être inventif, créatif pour attirer ces nouveaux talents férus de numérique. Les jeunes actifs sont plus agiles que leurs aînés. Ils sont capables de switcher plus rapidement d’un boulot à un autre. Mieux encore, cette génération se veut plus performante au point d’occuper plusieurs postes ou emplois en même temps. Véritables boulimiques du travail, le salarié « slasher » lutte sensiblement contre la monotonie. Ces nouveaux professionnels ne veulent pas d’une carrière uniforme au sein d’une même entreprise. Au contraire, ils rêvent de changements, de rencontres, d’expériences en tout genre. La génération Z est une génération slasher aussi par nécessité. Par ces temps difficiles pour trouver un emploi stable, les salariés acceptent des contrats courts. Cela les oblige parfois à passer d’un type de travail à un autre.

Cette génération d’actifs s’émancipe également plus rapidement. Passant d’un emploi basique à la création de sa micro-entreprise.

Tout va plus vite avec le web. En quelques clics, je peux créer ma boîte. Via les réseaux sociaux et la toile, je fais ma pub. Les nouveaux codes du marché en ligne offrent bien des possibilités à ceux qui savent bien les exploiter. La génération Z en fait tout naturellement partie. Il n’est pas étonnant de nos jours de rencontrer des actifs cumulant plusieurs activités par choix.

Ces salariés ou entrepreneurs d’un nouveau genre veulent s’épanouir tout en travaillant.

Tout doit donc pouvoir se conjuguer. La liberté, l’indépendance et le plaisir deviennent essentiels. La génération Z peine à se stabiliser tant l’envie de découvrir le « monde de tous les possibles » est importante. Ces salariés d’une nouvelle ère préfèrent l’expérimentation à l’expérience à tout prix. C’est la culture « je zappe » qui côtoie celle du « toujours plus vite ». C’est notamment, la génération du travail en équipe (en réseau). L’individualisme n’en est pour autant pas moins un trait de caractère. Toutefois, ce besoin d’être ensemble l’emporte sur celle d’être plus isolé.

Réhumaniser le monde du travail grâce à la génération Z

La génération Z appelée couramment « digital native » influence le monde du travail à cause de cette culture de l’instantanéité, de la mobilité et de la gratuité. Les recruteurs doivent ainsi miser sur des emplois plus évolutifs, plus connectés et moins verticalement organisés. En revanche, cette génération offre bien des perspectives pour les entreprises grâce à leur adaptabilité plus accrue. Freelancers dans l’âme, les métiers de nos jours sont dévorés par ces passionnés qui raisonnent à l’affect. Cette souplesse convient parfaitement à cette période où les emplois bien que nombreux sont peu durables.

Le management mis au pas par la génération Z

Le management bienveillant et participatif plait davantage à cette nouvelle vague de collaborateurs. Moins habitué à l’autorité, tout management pyramidal est à proscrire. Très créatifs par ailleurs, le manager doit préférer un encadrement qui stimule l’intelligence relationnelle. À la recherche de sens, ces collaborateurs sont plus attachés à la qualité qu’à la quantité. En conséquence, il devient logique de pluraliser les missions. Plus que jamais, la qualité de vie au travail compte pour beaucoup, parfois plus que la perspective d’un salaire conséquent. Les atouts de cette génération sont l’adaptabilité, l’audace, l’ambition, l’ouverture d’esprit… Et leur talon d’Achille ? Une succession d’imperfections 2.0 comme l’impulsivité, leur côté « je zappe », leur impatience et le fait d’être particulièrement têtu !

Conseil d'Expert

Le management bienveillant peut néanmoins rivaliser s’il s’en donne les moyens.

Comment ? En considérant ces salariés comme des « entrepreneurs » et moins comme des sous-fifres. Les jeunes aspirent à des missions à haute valeur ajoutée et à plus de reconnaissance. Il faut donc savoir impliquer ces ressources afin qu’elles participent au succès de l’entreprise tout en s’accomplissant pleinement. Il faut éviter tout ce qui relève de la confrontation pour préférer des relations plus inclusives. Le salarié d’aujourd’hui veut se sentir intégré et pas désintégré.

Les salariés ne sont plus des mulets qui réagissent au moindre coup de fouet !

L’organisation du travail compte pour beaucoup

Ces jeunes adultes friands d’horizontalité managériale aiment les espaces de travail résolument modernes. L’entreprise s’équipe en se fondant dans le monde numérique et opte pour collaborer sur de nouveaux médias. La culture d’entreprise rajeunit et les managers se mettent à niveau. Habitués de l’immédiateté, ces salariés souvent précaires dans les premières années sont impatients, mais impliqués. Alors « comment manager » la génération Z ? Nous préconisons de miser sur l’esprit d’équipe, l’esprit d’entreprendre « ensemble ». Ces actifs veulent également allier travail en équipe au sein d’un open space et travail à distance grâce au télétravail. Le travail devient protéiforme en passant des collaborations de visu à Skype (visioconférence). Il faut que l’organisation du travail puisse répondre à ces aspirations professionnelles.

La réussite professionnelle de cette génération passera par un travail flexible, une vision du monde franchement plus dynamique.

Le salariat d’aujourd’hui veut gravir les échelons sans attendre, victimes d’un monde professionnel en pleine mutation. Leurs attentes sont largement conditionnées par les influenceurs. Ces acteurs de la mode incitent la jeune génération à se mettre à la page. La génération Z possède cette compétence intrinsèque d’absorber les changements permanents. Ils sont sur ce point moins rétifs que leurs aînés. Faut-il que l’enjeu en vaille la chandelle ?

La génération Z aspire à une vie professionnelle plus « chanmé »

Chaque génération aspire à son idéal de vie. La génération Z est plus narcissique, idéaliste que les précédentes générations. C’est la génération de l’image à outrance, la génération qui se gamifie. Leurs habitudes tranchent notablement avec les anciens. La superficialité de cette génération peut parfois rebuter. Heureusement, au détour de la multiplicité de leurs expériences, cette génération qui mute assez aisément, peut se réinventer. Très épris de novation, de flexibilité et d’apprentissages divers, cette génération peut essouffler son entourage moins habitué.

Les centennials ne peuvent pas se passer de leur smartphone. Adeptes des applications mobiles, ils surfent volontiers sur les celles proposant des emplois.

La culture du tchat, de la comparaison, de la quête d’identité

J’achèverai cet article sur la génération Z en mettant l’accent sur ces habitudes qui les frappent. En effet, n’oublions pas que cette génération en quête d’identité vit beaucoup de la comparaison. C’est ainsi que la starification devient un référentiel indispensable pour exister. Cette génération du tchat en ligne cherche à exister dans les yeux des autres. Le culte de la beauté, de la réussite, du clinquant, est accentué depuis le début des années 2000. La génération Z, c’est aussi la génération du pessimisme ambiant. Les nouveaux maux de nos jours (terrorisme, chômage massif, planète en péril…) l’obligent à trouver plus de sources d’épanouissement que jamais.

Point de vue de l'auteur

En conclusion, la jeunesse qui déferle au sein de nos entreprises en impose par leur modernisme. Peut-être aussi peuvent-ils effrayer les managers peu habitués encore à cette nouvelle génération !

Auteur de l'article: Florian Benoist

Juriste en droit social depuis 5 ans, Florian est un jeune dynamique et talentueux qui a œuvré dans différents cabinets d’avocats avant de prendre son envol en tant qu’autoentrepreneur. Il est désormais consultant et formateur à son compte et travaille notamment pour des TPE, associations, syndicats et des comités d’entreprise.