Les nouvelles méthodes de recrutement

Par Caroline LopezLe 11 mars 2016

Le recrutement est géré par les ressources humaines, service interne à chaque entreprise. S’il fut une époque, où il se faisait principalement par candidature spontanée, aujourd’hui les entreprises s’adonnent à des méthodes de recrutement innovantes. Les moyens de communication dont notre génération dispose, permettent cette évolution. Le recrutement peut se faire aussi bien en interne, que de façon externe. En interne, le recrutement peut imposer un concours ou un examen (exemple : fonction publique), ou il peut s’agir de promotions évolutives, à raison de l’expérience d’un employé. Le recrutement externe quant à lui, se diversifie et revêt un panel considérable de nouvelles méthodes de recrutement. Pour autant, pourquoi sont-elles si plébiscitées ?

Nouvelles méthodes de recrutement et écrémage

Prenons exemple des « Open Days » ou salons de recrutement, qui s’inscrivent dans la tendance des méthodes de recrutement à la mode. Ils sont l’occasion pour les recruteurs, d’organiser d’importantes journées de recensement. Tous les candidats sont convoqués, ou plutôt doivent par eux-mêmes, se renseigner pour connaître le jour prédéterminé du recrutement. Un nombre illimité de candidats sont attendus lors de ces rencontres. Ils doivent se rendre sur les lieux par leurs propres moyens.

Ainsi, un premier filtrage se réalise. Il y a les postulants qui ont la possibilité de se libérer pour participer au recrutement et ceux qui ne peuvent pas. En sachant que ces salons s’étalent en général, sur une ou deux journées minimum. Ils s’organisent habituellement dans de grandes villes (Lyon, Paris, Toulouse, Marseille). Là encore, peuvent se démarquer les candidats ayant les moyens matériels et financiers de s’y rendre, mais aussi de rester plusieurs nuits ! Le déplacement ajouté à l’épreuve physique induite par des journées entières à attendre son tour pour un entretien de quelques minutes, permet aux recruteurs d’assurer la sélection.

Ce mode de sélection compte tenu des conditions de participation assure, l’élimination d’un certain nombre de postulants dont le profil pourrait ne pas convenir.

Méthodes de recrutement et facilitées pour l’entreprise

L’entreprise qui prend part à ces méthodes de recrutement d’un nouveau genre, y trouve un certain avantage. Le fait, pour reprendre l’exemple des « Open Days », d’inviter tous les candidats à se réunir au même endroit au même moment, est un gain de temps et d’argent. Il y a quelques années encore, le recrutement se faisait dans les journaux, ou principalement par candidature spontanée. Les annonces de recrutement par voie de journaux, demandaient une importante organisation pour l’entreprise et n’étaient pas économes. Il fallait obtenir une place de choix dans les annonces pour espérer attirer l’attention.

Désormais, le Pôle Emploi fait le relais gratuitement. Il réunit toutes les annonces émises par les entreprises désirant recruter.

Aussi, utiliser des intermédiaires pour recruter est devenu source de simplification. Pôle Emploi est un intermédiaire entre l’entreprise et le demandeur, pourtant trouver un travail par ce biais, reste compliqué. Alors, de nouveaux intermédiaires émergent. Leboncoin.fr, site internet connu pour ses bons plans de revente entre particuliers, se lance depuis peu dans la publication d’annonces de recrutement. Un mode de recrutement qui se vante de détrôner Pôle Emploi ! L’entreprise n’a qu’à poster son annonce de recrutement sur le site et attendre les candidatures. Leboncoin.fr est un intermédiaire plutôt passif. Les agences d’intérims sont aussi des intermédiaires, qui quant à elles, existent depuis de nombreuses années. Ce mode de recrutement aide l’entreprise à transmettre son expression de besoin mais lui permet aussi d’embaucher de façon plus affinée et précise. Grâce à l’intermédiaire, l’entreprise peut recruter des contrats plus ou moins flexibles (CDD, stage, CDI), sans réellement devoir s’en justifier.

Dans le même esprit, apparaissent aujourd’hui, les agences de consulting (aussi appelées chasseurs de tête). Ce sont des agences qui recherchent des profils déterminés, mandatées par l’entreprise à l’origine du recrutement et, chargées d’employer le candidat. Le recruteur extérieur à l’entreprise est ainsi employé par l’agence de consulting. Pour autant, c’est l’entreprise qui attribue les divers projets auxquels sera commis le candidat. L’agence de consulting, intermédiaire au recrutement, rémunère l’employé par les financements qu’elle obtient de l’entreprise qui permettent en outre, de réaliser les projets escomptés. Le consulting offre des possibilités de contrats à durée indéterminée. En effet, dès qu’un projet est terminé, elle affecte l’employé sur une autre mission. Le grand intérêt pour le candidat c’est la mobilité, la variété de projets et de secteurs, les domaines ainsi que les responsabilités qui évoluent. L’agence désigne aussi, un manager pour chaque employé afin d’assurer un suivi pour adapter au mieux chaque mission aux attentes de l’employé.

Toutefois, si ces agences font partie des nouvelles méthodes de recrutement, elles ne s’adressent pas nécessairement à tous les publics ; les cadres sont principalement visés.

La recrudescence des chasseurs de tête aujourd’hui, s’explique par le besoin d’innover pour recruter le profil idéal. Le marché des agences de consulting est donc juteux. Ces dernières ont grand avantage à employer des personnes pour des entreprises. En effet, ces dernières sont prêtes à dépenser plus pour trouver le bon profil, sans être directement impliquées. Les agences de consulting sont de facto en veille permanente. Le candidat doit par conséquent toujours s’assurer d’être visible sur les réseaux professionnels. Ceci est vrai pour n’importe quel domaine : droit, commerce, marketing, sciences, ingénierie etc.

Nouvelles méthodes de recrutement par réseaux

Les moyens de communication dont nous disposons aujourd’hui, ont considérablement changé notre manière de chercher un emploi. De nombreux réseaux professionnels sont accessibles, aussi bien aux demandeurs d’emploi, qu’aux entreprises. La technologie est intelligente, puisqu’elle recoupe des profils qui correspondent à des sociétés ou offres d’emploi (LinkedIn, Viadeo etc.). Ainsi, est vivement conseillé à tout chercheur d’emploi de se mettre à la page, pour bénéficier de ces nouvelles méthodes de recrutement.

L’idée est de définir un profil, ses expériences et intérêts de la façon la plus rigoureuse possible, dans le but de générer l’attention de potentiels recruteurs qui surferaient sur la toile.

Ces derniers doivent trouver un profil complet qui leur permettra de se faire une vraie première impression, comme si la seule consultation équivalait à un entretien. Le seul « bémol » au recrutement par réseaux, c’est que le demandeur d’emploi n’est pas maître de son destin, tout cela étant opéré de manière occulte. Le recruteur se charge de fouiner sur les réseaux à l’insu de n’importe quel potentiel candidat. Cette façon de procéder crée une certaine forme d’inégalité de l’accès à l’emploi, le recruteur se fie : à un profil, une photo, un CV. Hors, le feeling ne devrait-il pas être aussi important ? Il en est de même au cours des entretiens pour accéder aux Master 2, que l’on sait très sélectifs : lorsque les candidats sont jugés sur leurs seules « mentions » obtenues, plutôt que sur leur parcours.

Finalement, tout dépend de ce que recherche l’entreprise. Ce qui est sûr, c’est que le recrutement par réseaux professionnels de communication octroie à l’entreprise une longueur d’avance sur le candidat. Les nouvelles méthodes de recrutement profitent-elles donc plus à l’entreprise qu’aux candidats, qui peut non seulement convoquer le candidat à un entretien et, l’évaluer sur son profil professionnel et personnel (Facebook, Twitter) !

Le candidat a lui aussi un grand intérêt à pratiquer les réseaux professionnels. Par ce biais, il a la possibilité de contacter un grand nombre d’entreprise ou les personnes qui y travaillent, puisqu’il peut facilement connaître leurs postes et s’adresser directement aux personnes sensiblement concernées par le recrutement.

Par définition, les réseaux professionnels permettent à toute personne de se constituer un réseau dont l’intérêt est de créer et d’entretenir des relations qui déboucheront peut-être sur une opportunité. Précisons néanmoins que le candidat doit être proactif. Il doit penser à actualiser régulièrement son profil afin de s’assurer d’être toujours bien placé dans les résultats de recherche.

Aujourd’hui le CV original et graphique est très apprécié, aussi bien pour les cadres que pour les infographistes et autres profils. La visibilité et la démarcation sont la clé de la réussite et les entreprises attendent cette différence positive des candidats. Au choix, le réseau social professionnel est soit une méthode de recrutement soit une méthode d’élimination. D’autres réseaux, autres que ceux-là, fonctionnent aussi très bien pour le recrutement.

Le recrutement « par réseautage », s’inscrit largement dans les nouvelles méthodes de recrutement.

Il s’agit d’un recrutement directement au sein des écoles, des formations, ou par le biais des anciens de l’école. Les grandes écoles de commerces, d’ingénieurs, de hauts fonctionnaires, de chercheurs, sont largement susceptibles de pratiquer le recrutement par réseautage.

L’entretien multiforme prend part au recrutement

L’entretien créé des sueurs froides ? Le rendez-vous à un entretien d’embauche est couramment source d’appréhensions, de peur ou d’excitation… Il est angoissant, parce qu’il est le « pass » – la montagne russe – le mauvais moment à passer avant l’accès au job désiré. Les nouvelles méthodes de recrutement se multiplient et sont utilisées, tantôt pour répondre au nombre croissant de demandeurs d’emploi, tantôt pour privilégier l’efficacité. La volonté de repenser le recrutement, force indirectement à repenser les formes des entretiens d’embauche.

L’entretien classique qui consiste à convoquer une personne ayant candidatée à un entretien physique, est aujourd’hui presque désuet. Avait-il des avantages ?

Dans la société française, l’apparence reste un critère de distinction. Les futurs demandeurs apprennent d’ailleurs en école, comment se tenir, quelle gestuelle proscrire, quelles expressions faut-il contenir et quel langage adopter. Oui, l’entretien physique peut être une lourde épreuve… Le contenu est important certes, mais la forme l’est presque autant pour certaines entreprises. Ainsi, les recruteurs sont parfois formés par des comportementalistes, afin de déceler – au delà de la présentation du candidat sur ce qu’il semble être- ce qu’il est vraiment, d’après son comportement. Les entreprises peuvent s’employer à ce genre de méthode notamment lorsqu’elles recherchent une personne de confiance, susceptible d’exercer d’importantes responsabilités. Tout dépend en définitive, de l’emploi dont on parle. Un poste tel que le télétravail, ne requiert pas nécessairement un entretien physique, un entretien téléphonique est sûrement suffisant.

L’entretien téléphonique ou vidéoconférence se développe et se généralise. Au delà du gain de temps, l’entreprise s’économise un déplacement pour rencontrer le postulant et inversement, le demandeur n’est pas forcé de se déplacer.

Ce mode d’entretien ouvre des perspectives alléchantes aux demandeurs d’emploi. Possible par les nouvelles méthodes de recrutement, ce mode ouvre les portes de postes à l’international.

Auteur de l'article: Caroline Lopez

Inscrite en première année de doctorat de droit, Caroline Lopez est diplômée d’un Master 2 de Droit privé-pratiques juridiques et judiciaires et un DU en droit des obligations approfondi. Forte de son expérience acquise lors de stages en cabinet, elle a été initiée à la rédaction d’actes (contrats, assignation, conclusions).