Recruter via les réseaux sociaux

Par Thierry VeyrieLe 7 août 2016

Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont pris une place considérable au sein de la société. Recruter via les réseaux sociaux est devenu essentiel pour de nombreuses entreprises. Bien qu’ils ne soient pas encore incontournables (en 2015, 53% des recrutements se réalisaient via les réseaux sociaux), il convient de mentionner les plateformes spécialisées, donner des conseils d’utilisation, mais aussi d’alerter les utilisateurs contre certaines dérives.

Recruter via les réseaux sociaux : plateformes concernées

Les médias sociaux concernent toutes les plateformes permettant d’interagir, de poster des publications, de relayer des événements … Ce sont des voies de circulations d’informations mises à jour continuellement. Il faut distinguer les réseaux sociaux personnels comme « Facebook », « Snapchat » ou « Périscope » et les réseaux sociaux professionnels tels « LinkedIn », « Viadeo », « Xing » et dans une moindre mesure « Twitter ». L’engagement initial de ces derniers est de créer un lien entre les professionnels souhaitant embaucher et les personnes recherchant un job. Ces plateformes sont exclusivement dédiées à la sphère professionnelle. Les utilisateurs de ce type de structure disposent d’un profil personnel, d’un fil d’actualité contenant les informations partagées par leurs contacts (articles de presse, suggestions de poste …) et bien évidemment d’une messagerie.

Tout est mis en place pour recruter via les réseaux sociaux de manière idéale. À titre d’exemple, « LinkedIn » offre la possibilité à vos contacts de recommander vos compétences.

Cette application permet également de savoir qui consulte votre profil. Il est, en outre, possible de mettre son expérience et sa formation en avant sur sa page personnelle. Par ailleurs, ces plateformes disposent d’une partie « payante » permettant d’avoir accès à d’autres fonctionnalités (filtration optimale, communication non restreinte, accès à tous les profils existants).

Recruter via les réseaux sociaux : atouts et faiblesses

La présence de professionnels sur les réseaux sociaux (avocats, directeurs des ressources humaines, banquiers …) peut vous permettre de discuter librement avec eux voire de débattre sur des sujets d’actualités. Ces discussions informelles peuvent entrainer une embauche, un entretien ou une proposition de stage. L’avantage des réseaux sociaux et du fameux « profil » c’est qu’il permet à l’utilisateur de mettre à jour au quotidien sa page et de mettre en avant certains éléments additionnels ne pouvant figurer sur un curriculum vitae. En effet, ce dernier est assez rigide et formel.

Ces structures permettent de tisser plus facilement un réseau, d’enrichir son curriculum vitae, de filtrer les profils et de disposer d’une visibilité plus importante.

Notons que certaines offres d’emplois sont disponibles uniquement sur ces plateformes.​ Recruter via les réseaux sociaux peut toutefois être néfaste. Ces outils peuvent être discriminants. En effet, tout le monde ne dispose pas d’un compte, d’autres éprouvent des difficultés à s’en servir. La jeune génération est avantagée. Toutefois, une étude indique que l’accès à l’emploi pour les jeunes a été entravé dans un cas sur dix en raison de leurs activités sur les réseaux sociaux. Les entreprises sont également tentées de faire du « sur mesure ». L’expérience professionnelle et la formation peuvent passer au second plan par rapport à d’autres critères (apparence ou personnalité du candidat).

Comment rendre son profil attractif ?

Il est aujourd’hui important d’avoir un profil sur les réseaux sociaux. En effet, il convient pour un jeune diplômé, un demandeur d’emploi, un commercial… de se « vendre » et ainsi effectuer sa « publicité ». Cela est facilité par ces plateformes consultables gratuitement et dont le nombre d’utilisateurs ne cesse d’augmenter. Pour les cadres, la présence sur ces réseaux ne doit pas être négligée. Elle équivaut à celle des réseaux « réels » (clubs d’entrepreneurs par exemple). Toutefois, il est vrai que cela concerne plus le domaine commercial, marketing ou celui des nouvelles technologies.

Constat

À l’heure où l’image est au cœur des préoccupations, il s’agit de maîtriser ces réseaux, mais aussi d’être vigilant.

Les réseaux sociaux « LinkedIn » et « Viadeo » revendiquent pour prétendre à la 1ère place, un nombre toujours plus croissant de membres. Ainsi, « LinkedIn » comptabiliserait en France, près de 8 millions d’actifs tandis que « Viadeo » culminerait à près de 4,5 million. En conséquence, il faut nécessairement se démarquer afin d’augmenter sa visibilité. En ce sens, il est indispensable d’animer son profil, c’est-à-dire d’y mettre du contenu, de poster des informations pertinentes, mais également de privilégier la citation de la source plutôt que de s’approprier celle-ci. L’utilisateur doit être concis et insérer des mots clés relatifs au secteur professionnel visé. Cela permet d’être repéré par les moteurs de recherche des cabinets de recrutement. Il convient, en revanche, de veiller à ne pas trop en dire afin d’attiser la curiosité des entreprises.

Mon conseil

Ne vous dispersez pas ! Être présent sur toutes les plateformes n’augmente pas obligatoirement vos chances de recrutement. Dernier point à ne surtout pas négliger : la photo de votre profil. Elle doit être « professionnelle » (bonne visibilité, coiffure soigné, éviter toute excentricité, soigner sa posture).

Recruter via les réseaux sociaux : Intérêt pour l’employeur

Les recruteurs se servent des réseaux sociaux comme d’un grand marché où ils tentent de trouver les perles rares. Les entreprises souhaitent attirer l’attention de candidats susceptibles de correspondre à leurs attentes. Recruter via les réseaux sociaux permet de gagner en visibilité, mais également de soigner leurs images et développer leurs réseaux. Cette méthode de recrutement n’est pas propre aux « grandes » entités. Les petites et moyennes entreprises y ont de plus en plus recours en raison du coût représenté par les cabinets de recrutement. L’utilité des réseaux est d’autant plus grande qu’ils s’adaptent en temps réel au besoin des entreprises. Au-delà des compétences « classiques » (formation, expériences professionnelles), le recruteur explore les éléments évoquant la personnalité de la potentielle recrue.

Sur « LinkedIn », une lecture de son parcours et de sa présentation est prioritaire dans l’analyse du recruteur. Sur « Twitter », il se concentrera plus sur les « retweet » effectués par le candidat. L’employeur souhaite découvrir la personne au-delà de son curriculum vitae.

Précisions que les entreprises couplent, en principe, réseau virtuel et réel.

Recruter via les réseaux sociaux : attention aux dérives !  

Recruter via les réseaux sociaux suppose que le candidat dispose d’un profil irréprochable. En ce sens, il convient de faire attention à vos photos. Supprimer toutes celles où figure de l’alcool, de la drogue ou tout autre substance illicite de vos pages personnelles. Même chose concernant les clichés « décalés ». Le côté « fun » n’est pas toujours apprécié par les professionnels et risque de vous porter préjudice. Certaines entités n’hésitent pas à traquer les profils de leurs employés, mais également des recrues potentielles voire de futurs stagiaires. Il convient donc de faire la différence entre sphère privée et professionnelle. Par ailleurs, les propos tenus sur un réseau social (Facebook) à l’encontre d’un membre hiérarchiquement supérieur de l’entreprise peuvent entrainer le licenciement de son auteur (CPH Boulogne-Billancourt, 19 novembre 2010, n° 09-00343). Récemment, l’affaire « Serge Aurier » a fait couler beaucoup d’encre. Ce footballeur a critiqué ses partenaires et son entraineur dans des termes très péjoratifs, voire insultants, sur un réseau social (« Périscope »).

Cet écart de conduite a été sanctionné par son club et aurait pu conduire à son licenciement.

Auteur de l'article: Thierry Veyrie

Thierry Veyrié est titulaire d’un Master I Droit des affaires et d’un Master II Droit Privé. Il prépare actuellement l’examen d’entrée à l’école d’avocats. Par ailleurs, il rédige des articles juridiques en droit immobilier et en droit de la consommation. Il a évolué dans des cabinets d’avocats spécialisés dans lesdits domaines.