Gérer les activités sociales et culturelles du CSE
Les activités sociales et culturelles du CSE sont incontournables dans la vie de l’instance. Les salariés sont très attentifs aux propositions de leurs représentants du personnel en la matière. Les élus sont souvent en difficulté quant à la politique sociale à suivre en général.
Proposer une offre culturelle de qualité dont la portée permettrait de lier des liens privilégiés entre les salariés, ce n’est pas acquis dans toutes les entreprises.
Pour bon nombre d’élus, les activités sociales et culturelles du CSE se résument à des chèques cadeaux ou à des bons d’achat. Les salariés sont-ils pour autant contents ? Pas sûr. Beaucoup regrettent l’absence de convivialité dans l’offre sociale du CSE. Peut-être, serait-il bien de renouer avec les activités plus fédératrices et collégiales ?
Quelles sont les activités sociales et culturelles du CSE ?
De nombreux élus s’interrogent lorsqu’il est question d’activités sociales et culturelles. De prime abord cela paraît simple. En réalité, ce n’est pas franchement le cas. Du point de vue du droit, la seule réelle indication se résume à la mission monopolistique du CSE. En effet, seule cette instance est pourvue du droit d’assurer ou de contrôler la gestion des toutes les activités sociales et culturelles au profit des salariés de l’entreprise (article L2312-78 du Code du travail).
Ainsi, les activités sociales et culturelles du CSE peuvent être incarnées par la mise en place d’une cantine d’entreprise, d’activités sportives collectives, d’un voyage de groupe, de crèches, etc. (article R2312-35 du Code du travail). Les enfants ne sont pas oubliés avec des activités autour du soutien scolaire ou des colonies de vacances. Les événements appréciés des salariés comme Noël, la fête des mères ou des pères ne sont pas écartés.
Témoignage
Comment choisir les activités sociales et culturelles du CSE ?
Avant de vous lancer dans la recherche d’offres diverses, réunissez-vous lors d’une réunion de travail et discutez ensemble des motivations de chacun. Il est impératif de construire une démarche qui réponde aussi aux objectifs que les élus se seront fixés. Les activités sociales et culturelles du CSE ne peuvent se résumer à répondre aux demandes des salariés. Le but ultime n’est pas de leur faire plaisir à tout prix. L’ambition doit se hisser au-dessus de cette banale considération.
Participer à l’amélioration du climat social
Les élus du comité social et économique peuvent décider de sélectionner des activités sociales qui participeront à l’amélioration du climat social régnant au sein de l’entreprise. Il peut s’agir de créer et de financer des activités proches des salariés, dont l’organisation est rapide et l’accès facilité. Le temps de l’activité souvent court offre comme perspective, une plus grande participation des collaborateurs.
Des activités comme un barbecue géant à l’heure du déjeuner peuvent s’avérer très rassembleuses.
Un after-work ou une soirée à thème, voilà des idées qui peuvent inspirer. Les salariés sont friands pour peu qu’on leur propose, des activités régulières sans chichi. Une sortie au théâtre, se faire une toile entre collègues, aller se déhancher lors d’une soirée danse ou encore entretenir l’esprit de compétition à l’occasion d’un championnat de bowling ou de karting, la liste des prestations de cette nature ne connaît pas la crise. Si les élus sont limités parfois, c’est possiblement au regard du budget dont le CSE dispose. Il faudra davantage arbitrer et se pencher sérieusement sur le choix des activités en évitant celles qui consomment énormément de subventions.
Le bien-être des salariés fait toujours recette
Les comités sociaux et économiques rivalisent parfois d’inventivité en matière de bien-être des salariés au travail. Plus personne n’est surpris de voir un collègue se faire masser en position assise ou allongée dans une pièce dédiée à cet effet. Et si je faisais une séance de luminothérapie ? Cela rebooste le capital « bonne humeur » du salarié et lui évite la dépression. Les cours de relaxation ou de yoga sont également très appréciés entre 12H et 14H.
Financement des activités sociales et culturelles du CSE
Le nerf de la guerre, c’est l’argent. On peut avoir les meilleures idées du monde, sans financement, cela n’ira pas bien loin voire nulle part. Le budget des activités sociales et culturelles du CSE est prévu par la loi, mais aucun minimum n’est fixé (article L2312-81 du Code du travail). Un accord d’entreprise peut remédier à cette difficulté. À défaut, la règle du Code du travail, déjà connue des comités d’entreprise, continuera à s’appliquer non sans réelle difficulté dans la pratique.
Il faut refuser de faire l’aumône à l’employeur et ne pas accepter un niveau de budget qui ne permet pas de proposer un éventail honorable d’activités sociales aux salariés durant l’année.
De nombreux élus concèdent trop souvent à l’employeur le droit d’organiser à leur place, une soirée de fin d’année quant eux se limitent à offrir un chèque cadeau de 30 €. Dans l’esprit des salariés, l’offre de l’employeur est plus attractive et innovante. Les élus ne peuvent pas rivaliser. L’employeur surfe sur la popularité de son offre et relègue le CSE aux oubliettes. Ce procédé est purement inacceptable. L’employeur doit respecter le monopole du CSE en matière d’activités sociales. Pour cela, chaque année, un budget doit être véritablement négocié. Il faut qu’il soit à la hauteur des enjeux et qu’il respecte l’évolution des prix du marché.
Témoignage
Une enveloppe de 200 € par an et par salarié est raisonnable
Il va de soi que « subventionner » une activité sociale, ce n’est pas succomber au tout gratuit ou au zéro reste à charge pour le salarié. À ce rythme-là, le budget fond comme neige au soleil. Les élus sont tenus d’être stratèges, fins négociateurs et raisonnés. Le but est de ventiler le budget sur un maximum de projets en misant sur les plus propices à entretenir de bonnes relations entre les travailleurs. Les salariés sont compréhensifs et préféreront toujours participer pour peu que l’offre en vaille le coup.
Si le CSE se charge en plus de la navette et du parking, alors l’opération est plus que bénéfique. Le petit plus serait de prévoir un pique-nique pour les salariés. Les élus du CSE peuvent aussi appliquer la règle du quotient familial. Elle est très connue et bien accueillie des salariés. L’approche est d’autant plus juste qu’elle s’adapte afin de favoriser les plus démunis. Cette démarche est en outre solidaire.
Conseil d'Expert
Certaines activités pourraient être proposées gratuitement aux enfants de moins de 6 ans par exemple. Dans tous les cas, pour se faire une bonne idée des activités préférées des salariés, un sondage peut s’avérer judicieux. Il faut néanmoins réfléchir aux questions posées. Il ne s’agit pas d’opposer une sortie en canoë à un bon d’achat quelconque.
Les salariés misent toujours sur les prestations rémunératrices en premier sans se soucier de la faible répercussion dans leur quotidien professionnel.
Cela ne les rend pas moins exigeants en la matière. En réalité, le salarié est un consommateur difficile, insatiable et peu reconnaissant. Il profite plus qu’il ne participe, il prend plus qu’il ne partage, il peste plus qu’il ne manifeste sa satisfaction, il fuit les rapports humains plus qu’il ne contribue à les provoquer… Mais en définitive, il répond volontiers présent aux activités sociales et culturelles du CSE dès lors qu’il n’a pas à produire un effort gigantesque.
Avis d'Expert