Écologie et biodiversité au service de la faune, de la flore – dans les faits, comment faire ?
Le 18 décembre 2023
L’écologie, c’est une façon de préserver la planète. En ce sens, elle peut être au service de la faune, de la flore, de la biodiversité, si l’on s’intéresse déjà à sa définition, sa finalité et les nombreuses sous-disciplines auxquelles elle se rapporte. Pour concrétiser ce but, être au service de la nature et des êtres vivants, il est nécessaire d’établir des mesures et actions concrètes dans divers domaines. Il peut s’agir de :
- participer à la conservation des habitats naturels ;
- réduire la pollution ;
- promouvoir une agriculture durable sans omettre de sensibiliser le public sur les enjeux écologiques.
Ainsi, voici comment l’on peut analyser les choses.
Écologie et biodiversité : ces termes cachent de nombreux enjeux environnementaux, économiques, sociaux
La menace pesant sur la biodiversité, faune, flore est bien réelle. Comprendre ces notions, c’est faire un premier pas vers la protection de la planète et des espèces qui la peuplent : végétales, animales, et l’Homme.
Faune, flore, biodiversité, écologie : état des lieux
Le patrimoine naturel, en France en particulier, est doté d’une grande richesse, de par les espèces, les habitats naturels… Cependant, il est crucial de comprendre l’état actuel de la biodiversité, faune, flore, car l’on assiste depuis plusieurs années au déclin de la biodiversité dans le monde. Pourtant, elle est essentielle pour maintenir l’équilibre des écosystèmes, assurer la sécurité alimentaire, le fonctionnement même de notre planète tel qu’on le connaît à ce jour. Déjà 75 % des milieux terrestres sont altérés par l’activité humaine, des écosystèmes marins dégradés à hauteur de 40 %, énormément de zones humides détruites, plus de 42 000 espèces menacées dans le monde… Ces chiffres sont alarmants.
Une gestion écologique est une réponse à l’amélioration de la biodiversité et l’économie de ressources naturelles.
Par exemple, les arbres sont une arme contre le réchauffement climatique. Notamment pour la réduction de l’effet de serre en capturant et stockant le CO2. Ainsi, ils contribuent à la réduction des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il est important de planter davantage d’arbres, de préserver les forêts existantes pour lutter contre le réchauffement climatique.
Que recouvrent ces différents termes : écologie, faune, flore, biodiversité ?
L’écologie est avant tout une science qui étudie les interactions des êtres vivants (biodiversité) dans leur milieu ou environnement et entre eux. Cet ensemble : être vivants, milieu, relations, forme l’écosystème. Ce terme comprend plusieurs sous-disciplines : l’écologie industrielle, urbaine, de restauration. C’est aussi, par extension, un courant de pensée : écologisme, écologie politique. Le but de l’écologie politique ou écologisme vise à inclure les enjeux environnementaux dans l’organisation sociale, politique comme économique afin d’établir un modèle de développement axé sur une transformation profonde du rapport entre l’activité humaine et l’environnement à proprement parler.
S’agissant de la biodiversité, une définition est donnée par la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies (CDB 1992), comme : une variabilité des êtres vivants de toute origine.
Sont compris dans l’équation les écosystèmes terrestres, marins, autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les complexes écologiques auxquels ils appartiennent. Cela inclut donc la diversité au sein des espèces, entre eux et les écosystèmes. Le but de cette Convention est de permettre la conservation des écosystèmes et encourager une utilisation durable de la biodiversité. Pour la flore, il s’agit de l’ensemble des plantes composant un écosystème (environnement donné) : arbres, fleurs, herbes… En d’autres termes, les espèces végétales. Elle est essentielle à la vie sur terre pour l’oxygène, l’abri, les nutriments, la nourriture, la régulation du climat, etc. Quant à la faune, elle concerne l’ensemble des animaux dans un environnement donné : des petits invertébrés aux mammifères,… Elle joue aussi un rôle clé dans cet environnement ainsi que pour la flore. Par exemple, de la pollinisation à la dispersion de graines, en passant par la survie de nombreuses espèces de plantes.
La faune et la flore sont donc interdépendantes et contribuent à la diversité biologique, ainsi qu’au fonctionnement des écosystèmes. Plantes, animaux, Hommes, y ont tout intérêt.
Écologie et biodiversité, vont de pair pour préserver la faune, la flore
Cela nécessite également de prendre des mesures adéquates pour les espaces naturels les plus menacés en prévoyant des conditions d’accès plus strictes aux touristes. Ce fut le cas pour la baie de Maya en Thaïlande, envahie par les touristes après la sortie du film La Plage en 2000, puis fermée pendant 3 ans au public. La raison : elle est liée à la destruction de ses coraux par les touristes. À Hawaï, une loi est entrée en vigueur pour interdire la nage avec les dauphins à long bec. En France, des lois existent en faveur de la protection, la restauration et la valorisation de la biodiversité. Notamment la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages qui succède à la loi sur la préservation de la nature de 1976. Bien qu’intéressante, le bilan établit en 2020 par les rapporteurs Allain Bougrain Dubourg et Pascal Férey ne fut pas glorieux (confère les avis du Conseil économique, social et environnemental – CESE). La loi prévoit de grands principes (principe de solidarité écologique/de non-régression, régime de réparation du préjudice écologique), mais sa mise en œuvre présente des failles.
Il existe 5 axes d’amélioration
À savoir :
- Garantir l’effectivité de la séquence : éviter, réduire, compenser ;
- Prévoir un paquet réglementaire et fiscal pour lutter contre l’artificialisation des sols ;
- Permettre l’accès aux ressources génétiques et partages des avantages ;
- Faire face aux enjeux dans les territoires d’outre-mer avec plus d’efficacité ;
- Mobiliser toutes les parties prenantes : État, entreprises, syndicats, associations…
À cela s’ajoute le Plan biodiversité visant à renforcer l’action de la France dans la préservation de la biodiversité dévoilé en 2018 ; mais dont la stratégie nationale pour la biodiversité 2030 (SNB) a pris le relai. Son objectif est multiple : réduire les pressions sur la biodiversité, préserver et remettre en état les écosystèmes, provoquer des changements en profondeur pour inverser la tendance au déclin de la biodiversité.
Il y a aussi le Décret n° 2018-1180 du 19 décembre 2018 relatif à la protection des biotopes et des habitats naturels dont l’objectif est de renforcer les outils du Préfet en faveur de la protection du patrimoine naturel. Il est question d’arrêtés de protection d’habitats naturels menacés ne comprenant pas d’espèces protégées. Au niveau de l’UE, il y a la loi du 8 octobre 2021 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine des transports, de l’environnement, de l’économie et des finances. S’agissant de l’environnement, il y a des dispositions prévues pour renforcer la prévention des risques en matière d’état des eaux et l’usage de substances chimiques.
Points clés : la France agit pour la préservation de la biodiversité grâce à l’écologie. Quelques dates clés à retenir : en 2007, la loi Grenelle I a permis la création de la trame verte et bleue dans le droit français qui tient compte du fonctionnement écologique des écosystèmes ainsi que des espèces dans l’aménagement du territoire.
En 2018, la mise en place de la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée pour mettre fin d’ici à 2030 à la déforestation résultant des importations françaises de produits forestiers ou agricoles non durables tels que l’huile de palme, le soja… En 2021, une stratégie nationale pour les aires protégées 2030 vise à protéger le territoire national ainsi que les espaces maritimes. C’est aussi une façon de gérer ces espaces, les restaurer. Ce que l’on peut en déduire de toutes ces lois, stratégies, c’est qu’elles présentent des objectifs ambitieux, des actions concrètes à mener, encore faut-il qu’elles renvoient les résultats positifs tant recherché sur le long terme.
Faune, flore et biodiversité : des actions écologiques pour leur préservation
Il existe plusieurs actions pour bien faire, autrement dit, préserver la faune, la flore, la biodiversité.
Action 1 : au niveau des habitats naturels
Il faut que l’action de l’Homme soit orientée sur la conservation des habitats naturels. Car leur détérioration contribue à l’accroissement des émissions de GES, au déclin de la biodiversité (cas des espèces en voie de disparition notamment). Cela implique par conséquent des aires protégées, de restaurer des habitats pour protéger les espèces. La création de parcs nationaux, de réserves naturelles, espaces verts en ville n’est pas une idée absurde. Bien au contraire, cela revient à établir des zones qui sont naturellement protégées des activités humaines et où les espèces peuvent continuer à s’épanouir. En ville, il s’agit d’intégrer cette biodiversité dans les plans d’urbanisme pour un urbanisme vert respectueux des espèces, à travers la continuité écologique. Avant tout projet d’urbanisme, il faut prendre en compte le déplacement des espèces afin de ne pas nuire à la vie et au développement de celles-ci. Il s’agit notamment des corridors écologiques, qui sont des « voies de déplacement utilisées par les espèces pour se déplacer et qui relient les réservoirs écologiques, là où ces dernières se développent ».
En somme, continuer à mener des actions concrètes pour la biodiversité.
À cet effet, il existe des labels permettant de valoriser les plans d’actions des collectivités pour la biodiversité et récompenser ces dernières. Il s’agit entre autres des labels : capitales françaises de la biodiversité ; territoires engagés pour la biodiversité à la base prévue par le ministère de la Transition écologique.
Action 2 : sensibilisation du grand public à l’écologie pour la protection de la faune, flore et biodiversité
Comprendre cette biodiversité, c’est la préserver, et cela passe par l’éducation du public, et ce dès le plus jeune âge afin d’inculquer un respect pour l’environnement. Les campagnes de sensibilisation doivent permettre d’informer sur l’importance de la biodiversité, la faune, la flore, les menaces auxquelles celles-ci sont confrontées et les actions que chacun peut mettre en place pour contribuer à leur préservation par l’écologie.
Des initiatives citoyennes sont à féliciter, car non seulement, elles incluent un public de tout âge et horizon : les enfants comme les adultes, mais aussi éduquent sur ces sujets. L’on peut citer notamment la Fresque du Climat.
Ainsi, un consommateur/citoyen responsable, c’est celui qui s’y connaît en biodiversité et qui dans ses gestes du quotidien met tout en œuvre pour la préserver. L’on peut citer les écogestes, participer à la préservation de la biodiversité en adoptant certaines pratiques. Pourquoi pas prendre soin des insectes en plantant une prairie fleurie : mélange de fleurs pour les aider dans leur tâche de pollinisation. Privilégier des clôtures végétales au lieu des fameux grillages, privilégier des pratiques naturelles d’entretien du jardin, etc. C’est aussi lutter contre les espèces invasives (importées par inadvertance ou délibérément) qui ne sont pas propres à un environnement donné. Elles peuvent ainsi impacter le bon fonctionnement d’un écosystème. C’est le cas des plantes invasives qu’il ne faut pas laisser pousser. Pour ce faire, il faut être en mesure de les identifier et les éliminer. Et cela passe par une réelle sensibilisation.
Action 3 : réduire la pollution afin de préserver la faune, la flore, la biodiversité
Cela passe par une économie sans pollution ou ayant un faible impact sur la biodiversité. Comme établi dans le Plan biodiversité, cela consiste à mettre fin aux pollutions plastiques, lumineuses, avec l’éclairage public et l’illumination des bâtiments en tant que perturbateurs de nombreuses espèces (oiseaux, insectes…) ; prendre en compte de façon renforcée les enjeux de biodiversité dans les politiques de santé humaine, végétale comme animale. Mobiliser aussi les entreprises, notamment en ce qui concerne la démarche RSE, s’agissant de leur empreinte biodiversité. L’objectif étant de quantifier l’impact de leurs activités, chaînes de valeur, y compris sur la biodiversité.
Par ailleurs, l’agriculture durable est une réponse à la préservation de la faune, la flore, la biodiversité. C’est adopter des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et qui répondent aux principes de développement durable.
L’agriculture durable fait écho à l’agriculture ancestrale qui s’inscrit dans une démarche de préservation des ressources, recyclage des déchets, protection des semences et espèces. En l’état actuel des choses, il s’agit d’une agriculture orientée sur un système circulaire visant à maintenir la productivité agricole tout en :
- Préservant la santé des sols, en évitant l’érosion ;
- Utilisant les ressources naturelles telles que l’eau de façon optimale ;
- Réduisant l’usage des pesticides ;
- Privilégiant le recyclage des déchets animaux, végétaux ;
- Maintenant la biodiversité, l’écosystème naturel, etc.
En d’autres mots, elle s’inscrit dans les trois piliers du développement durable : social, économique, environnemental.
La solution ne réside pas dans l’interdiction à tout-va :
- interdiction de visiter les espaces naturels ;
- interdiction des activités humaines…,
…mais dans l’encadrement, la sensibilisation et la mise en place d’actions concrètes en faveur de la faune, la flore, la biodiversité en passant par l’écologie. Autrement dit, en régulant l’activité humaine à bien des égards : lois, sanctions, prise de conscience, actions sont les maîtres-mots. Il est important de préserver la faune, la flore pour continuer à développer cette biodiversité et l’écologie est en soi une réponse.