Bien préparer un entretien d’embauche
Le 7 avril 2015Les personnes en recherche d’emploi ont tendance à se dévaloriser. Elles peuvent de fait, négliger leur apparence, et ne plus prêter attention à leur interlocuteur. Un entretien d’embauche peut se préparer comme on le ferait naturellement à l’aube d’un examen de conduite par exemple.
La veille, prenez le temps de préparer « la tenue » qui vous mettra en valeur et qui correspond le plus à votre identité professionnelle. Évitez la surenchère d’un costume 3 pièces, si vous ne savez pas le porter. Pour les femmes, prévoyez une tenue à la fois élégante et à la fois sobre. Une touche de modernité sera appréciée mais attention au décalage selon votre âge.
Préparer son entretien, c’est aussi prendre garde à ne pas répondre « trop vite » aux questions qui vous seront posées par le recruteur, de même, qu’il convient d’éviter le plus possible le recours aux éternels « euh… » qui ont tendance à parasiter votre discours et à le rendre confus et bancal.
Il faut donc anticiper les réponses que vous aurez à délivrer. Les questions sont généralement orientées d’une part vers votre motivation et d’autre part vers votre expérience professionnelle. S’agissant de votre motivation, le recruteur va rechercher la raison qui vous a conduit à postuler à son offre d’emploi ; il souhaite comprendre les leviers de votre futur engagement mais également vérifier si vous avez pris la peine de bien lire l’annonce.
Il évaluera instantanément si vous avez compris le poste proposé et comment vous comptez vous y intégrer. En ce qui concerne votre expérience, les questions du recruteur pointent votre savoir-faire de sorte à identifier vos points forts (ce que vous savez faire en toute autonomie) de vos points faibles (ce que vous ne savez pas faire seul par exemple).
Ce qui est important pour le recruteur lors d’un entretien d’embauche
Il souhaite vous entendre sur « votre parcours », vos savoirs, votre capacité à honorer les missions qui vous ont été confiées. Il faut parler de vous et uniquement de vous. Il ne faut donc pas hésiter à dire « je sais faire » ; « je suis capable de » ; « j’ai réalisé à la demande de »…. Il n’y a rien de plus banal que d’illustrer mécaniquement des savoir-faire sans oser se les approprier. Ce n’est pas le jour pour parler des autres.
Votre dernière expérience est forcément positive
Votre futur employeur s’interrogera sur votre dernière expérience. Il est important de vous y attendre et de réfléchir en amont à ce que vous allez dire et surtout de quelle manière vous allez l’exprimer. Il arrive que les candidats qui postulent à un emploi, dénigrent volontairement ou pas leur ancien employeur. Ce n’est pas directement visible (enfin pas toujours) mais le recruteur (et accessoirement votre futur employeur) y est très sensible. Si vous n’êtes pas en mesure d’illustrer positivement votre précédemment job, cela peut l’inquiéter et ouvrir des questions sur votre personnalité. Le dénigrement est en général proscrit dans les entreprises qu’il s’agisse de critiquer ouvertement un collègue ou pis encore, un membre de la hiérarchie.
Il faut bannir toutes les références négatives et au contraire appuyer votre propos sur ce qui a été salvateur (source d’épanouissement et de réussite).
Ne théâtralisez pas vos compétences ; cela indispose le recruteur
Le recruteur va s’assurer par des questions techniques et/ou en référence avec votre métier de faire ressortir vos compétences. Il confronte ainsi les indications portées sur votre CV à la cohérence et à la pertinence de votre discours.
À ce stade, il s’agit de débusquer finalement les indécis, les évasifs, les usurpateurs de compétences (CV mensonger) et non de mettre en doute votre potentiel.
Lorsque vous énumérerez vos compétences « métier », utilisez des phrases courtes, illustrez vos propos par des exemples clés, situez les périodes et la répétition de vos missions types (si cela vous est arrivé qu’une fois c’est plus léger que si vous êtes coutumier du fait) … Parlez distinctement, adoptez une attitude sobre mais assumée (bon ton, bonne élocution) car il faut afficher tant du sang-froid qu’un brin d’autorité. Ce n’est pas l’heure pour faire du « sketching » sauf si c’est le recruteur qui vous teste (sketch de vente par exemple). Mais même lors d’un tel exercice, il faut se placer comme si vous étiez face à véritable client et se comporter normalement.
Plus que jamais ne faites pas un monologue; d’une part, il faut relancer par des questions de nature à vérifier que votre interlocuteur n’est pas largué et d’autre part, qu’il comprend ce que vous lui indiquez. Cela vous permettra de faire une pause ; il faut respirer et ne pas se laisser prendre dans les filets de la frénésie.
Ne tombez pas dans le piège à cette question :
« Pourquoi devrions-nous vous embaucher ? »
La rivalité avec d’autres concurrents conduit souvent le candidat à se comparer. C’est le piège à éviter absolument ! Il convient de répondre à l’employeur qu’il n’y a pas de « candidat idéal » mais qu’il y a une réelle réflexion à mener afin qu’il détermine si votre profil lui convient à la vue de vos arguments, de votre parcours et de votre réel enthousiasme à intégrer son entreprise.
Si vous n’avez pas de question, ce n’est pas un drame !
Souvent, les employeurs finissent par une question rhétorique « avez-vous d’autres questions ? ». Le recruteur ne s’attend donc pas nécessairement à ce que vous le mitraillez de questions. Il peut même penser que si vous aviez eu des questions précises sur le poste, la date d’embauche, le niveau de rémunération, sur le temps de travail etc., vous les auriez posées durant l’entretien. C’est donc une façon habile de vous indiquer la fin de l’entretien. Si toutefois vous souhaitez indiquer quelque chose qui peut aider le recruteur à porter son choix sur votre candidature, alors c’est le moment.
À défaut, contentez-vous d’indiquer que l’entretien a été riche d’informations (en faire un bref résumé peut montrer votre esprit de synthèse et votre capacité d’écoute).
Un employeur apprécie en principe cette capacité à résumer un entretien d’embauche d’une heure en quelques minutes. Et si cela vous démange quelque peu, à votre tour, pour afficher votre souci de l’autre (et ce n’est pas un détail), retournez la question en la formulant ainsi « ai-je pour ma part, répondu à toutes les questions que souhaitiez me poser ? ».
Vous laissez ainsi l’opportunité au recruteur de conclure l’entretien, ce qui est très apprécié.