Subir le chômage de longue durée
Le 4 septembre 2016Le chômage de longue durée touche de nombreuses personnes en France. Par chômage de longue durée, l’INSEE définit l’absence d’activité totale d’un actif durant un an au moins. Près de 1.2 million de chômeurs déclarent ne pas avoir travaillé ne serait-ce qu’une seule heure durant une année complète. Personne ne doute du changement que cela suscite chez les personnes sans emploi dans leur vie quotidienne. Dès lors, que faire face à cette dure réalité ? Voilà une question souvent posée à laquelle, il est toujours difficile de répondre directement. Les repères d’antan sont définitivement perdus tant pour soi-même qu’aux yeux des autres à commencer par la famille. Les journées sont difficiles à supporter. La désocialisation prend alors tout son sens. Elle ne se résume d’ailleurs pas au fait d’avoir une raison de se lever le matin. Certains chômeurs n’en demeurent pas moins par exemple, des parents ; aussi, le lever reste un repère inéluctable ne serait-ce que pour préparer les enfants à se rendre à l’école. Le calvaire commence une fois, ses obligations familiales réalisées.
Premier constat
Il n’existe pas de recette magique débouchant sur un emploi à coup sûr. Il y a en revanche des questions à se poser sur ses propres motivations, sur les réels débouchés et sur ses capacités à revoir son mode de fonctionnement. Le chômage de longue durée n’est pas une fatalité.
Combattre le chômage de longue durée
Pour s’armer efficacement face au chômage de longue durée, il n’y a pas de milliers de solutions. La première, la plus évidente et la plus usitée consiste à se distinguer dans sa spécialité par rapport aux autres postulants à une même annonce d’emploi. Ainsi, les demandeurs d’emploi vont innover tant sur la forme que prendrait leur curriculum vitae (CV) que sur l’originalité de leur lettre de motivation. Parfois, l’innovation paie, d’autres fois, elle ne permet pas d’atteindre son objectif. Le temps du CV « vidéo » est déjà dépassé de même que l’utilisation des réseaux sociaux. Ces créneaux sont désormais très exploités et bien qu’ils revêtent un intérêt certain, leur caractère innovant n’est plus d’actualité.
Quelle est la meilleure voie pour sortir du chômage ?
Soyez lucide et l’expert de votre propre période de chômage ! Prenez de la hauteur et du recul face aux échecs possibles (rejet de votre CV, rareté de l’offre dans votre domaine, salaire peu attractif, conditions de travail pénibles, localisation du poste intenable…). Parmi les constats que vous dresserez, certains pourraient être contournés. Par exemple, la rareté de l’offre peut conduire à s’interroger sur les autres débouchés existants en rapport avec votre qualification de sorte à ne pas être trop lié au marché de l’emploi. Notons qu’une compétence académique ou professionnelle acquise très jeune ou au cours de sa carrière est souvent transposable à divers métiers. Il suffit de les identifier et de croire en ses facultés y compris pour prétendre à des postes dont l’expérience pourrait être moindre. Il ne faut pas négliger non plus vos compétences intrinsèques ; celles acquises par vous-même (autodidacte) et régulièrement éprouvées à l’occasion de missions diverses.
Second constat
Il est nécessaire de lister les raisons qui vous pousseraient à refuser une offre d’emploi (et non pas à en accepter une !). En effet, la démarche est radicalement différente. Le refus est un réel choix. L’espoir de l’offre qui fait mouche, c’est un jeu de hasard ! Le chômage de longue durée est nourri par le manque de clairvoyance du demandeur d’emploi quant à sa situation. Il est difficile d’accepter d’être chômeur et tout autant, de renoncer à ses idéaux tant personnels que professionnels. Il existe des milliers d’offres d’emploi insatisfaites et pourtant, le niveau de chômage en France est toujours très élevé. Dans bien des cas, le problème vient du demandeur d’emploi, peu enclin à des concessions. Il ne perçoit pas les avantages de rapidement retrouver un travail et identifie rarement les opportunités de se forger une expérience professionnelle dans un domaine nouveau.
Il faut vous interroger sur vos priorités.
Le revenu peut en incarner une. Si l’allocation perçue est faible, voire ridiculement mince, peut-être que le SMIC peut apparaître comme un salaire attractif. La proximité de l’emploi peut aussi être un facteur déterminant. Jeune propriétaire endetté sur trente ans, il n’est pas question de déménagement à l’autre bout de la France ! Parents soucieux du bien-être de son enfant, l’idée d’un emploi qui obligerait à déscolariser son fils ou sa fille en cours d’année pour l’inscrire ailleurs est souvent impensable. Très à cheval sur votre hygiène de vie, vous auriez des difficultés à travailler de nuit compte tenu que votre vie est organisée à l’heure de la sortie des bureaux entre 17H30 et 18H.
Vous l’avez compris, le but de ces exemples est de vous faire réagir sur la nécessité d’arrêter de penser aux efforts impérieux qu’il faut produire pour accepter un emploi.
Il faut tout au contraire, organiser votre « future vie » autour de l’emploi que vous arriveriez enfin à décrocher ! Il faut déménager ? Il faut revoir ses horaires ? Il faut faire une formation durant six mois ? Il faut accepter un salaire moins élevé que celui auquel vous aviez été habitué ?
Troisième constat
Ce qui compte alors, c’est de stopper rapidement la spirale du chômage et s’épargner la lente agonie voire la profonde déprime d’être sans emploi.
Le chômage de longue durée ne doit pas gagner !
Plus longtemps le chômage de longue durée aura raison de vous, plus il sera difficile de motiver les raisons pour lesquelles, vous n’auriez pas « du tout » travaillé auprès d’un recruteur. Impossible de combler une année sans activité dans son CV. Difficile de meubler ce trou béant durant un entretien. Vous ne pourrez pas vous reposer sur la fatalité ou le manque d’opportunités ; d’aucuns vous diront, que la chance n’existe pas et que chacun est maître pour se créer des occasions.
Vous ne pourrez pas miser davantage sur le temps qu’il aura fallu pour vous rendre compte du manque de débouchés dans votre domaine.
Certains recruteurs s’interrogeront sur les raisons de ne pas avoir axé votre recherche vers des emplois où la demande est forte ?
1/ Les petits boulots, c’est du boulot
Dans l’attente d’un emploi fixe, durable et correspondant à vos aspirations, pourquoi ne pas faire le choix, d’un emploi temporaire, voire saisonnier ? Un petit boulot, c’est du boulot. Aux yeux d’un recruteur, le fait d’avoir alterné « petits boulots » et « recherche d’emploi », c’est la preuve d’une grande motivation et d’une certaine polyvalence. À l’heure où la flexibilité est de rigueur, il n’est plus rare que les recruteurs espèrent des candidats, qu’ils aient plusieurs cordes à leur arc.
L'ère du « boulot alimentaire » en attendant mieux est révolue.
Désormais, les petits boulots s’inscrivent parfaitement dans le parcours professionnel des salariés. Ce qui compte avant tout, c’est d’enrayer le risque d’un chômage de longue durée afin de rester en contact avec le monde du travail.
2/ Un CDD ce n’est pas la panacée, mais peut être un tremplin
Tout le monde espère un contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Derrière ce vœu, un triste constat : 87% des embauches le sont en CDD ! Retrouver un emploi fixe et durable relève de facto du casse-tête. Les recruteurs proposant des contrats à durée déterminée le font pour plusieurs raisons. Il s’agit tout bêtement d’un remplacement ; le débouché vers le CDI peut s’éloigner, mais vous avez un pied dans l’entreprise. Profitez-en durant votre entretien pour auditer les autres offres d’emploi qui pourraient intéresser à l’issue du CDD, le recruteur. Il s’agit d’une création de poste. Le CDI dépendra du succès du poste et de la mission. C’est sur vous que tout repose ! Il s’agit d’un accroissement temporaire d’activité. Là encore, n’hésitez pas à démontrer votre enthousiasme afin de donner envie au recruteur de vous recontacter pour une prochaine mission.
Le CDD n’est certes pas la réponse que chaque demandeur d’emploi espère. Il a le mérite au moins d’être une opportunité pour ne pas rester « sans emploi » trop longtemps. Cela peut aussi conduire à un CDI pour un nombre important d’emplois temporaires.
3/ Un emploi précédé d’une formation s’envisage sérieusement
Vous en avez soupé des formations ? Vous êtes déjà « Bac + 12 » ? Une nouvelle formation peut sembler inappropriée pour la plupart des demandeurs d’emploi. Ce qui se joue pourtant derrière une offre d’emploi précédée d’une formation, c’est bien de signer un contrat de travail ! Il ne faut donc pas se focaliser sur la période durant laquelle, vous serez en apprentissage. La plupart des entreprises optent pour ce type de dispositif (contrat de professionnalisation) afin de recruter leurs futurs salariés.
L’entreprise s’assure ainsi de la compétence finale du collaborateur et mise sur un salaire raisonnable au départ. Pour le demandeur d’emploi, c’est une opportunité de mettre un coup d’arrêt à un chômage de longue durée.
En conclusion